
Avant de résumer dans un prochain article les propos de René Domergue, excellent conférencier qui a su traiter ce sujet avec pertinence et humanité, grâce à des anecdotes très illustratives, je veux vous faire part de la réflexion d’un participant, Michel Chalandon, conseiller principal d’éducation dans un lycée des Bouches du Rhône.
"Cette conférence a été passionnante et stimulante.
Il nous a été rappelé que nous sommes aussi un agrégat de peuples « premiers », cet agrégat est imprégné encore et depuis toujours de l’esprit du clan et de la tribu, la République plaquée sur cela, définit une morale, la République nous dit : le bien c’est la liberté, l’égalité et la fraternité, de cette morale -(qui désigne le bien et le mal)- découle une éthique -(une morale en action)-, qui pourrait se résumer à : « partageons nos terres, acceptons que d’autres histoires s’y montrent et s’y promènent, acceptons que ces histoires étrangères et les nôtres mêlées, changent nos terres et en fassent quelque chose d’autre quelque chose à quoi nous ne pensons même pas encore »***.
Quel beau support pour l’action politique, l’intégration c’est comme l’amour et cela se fait au moins à deux.
*** « L’éducation est le point où se décide si nous aimons assez le monde pour en assumer la responsabilité, et de plus, le sauver de cette ruine qui serait inévitable sans ce renouvellement et sans cette arrivée de jeunes et de nouveaux venus. C’est également avec l’éducation que nous décidons si nous aimons assez nos enfants pour ne pas les rejeter de notre monde, ni les abandonner à eux-mêmes, ni leur enlever leur chance d’entreprendre quelque chose de neuf, quelque chose que nous n’avions pas prévu, mais les préparer d’avance à la tâche de renouveler un monde commun. » Hannah ARENDT, La crise de l’éducation, Folio 1991.