J’ai participé mardi aux cérémonies du 19 mars 1962, cessez-le-feu de la guerre d’Algérie. D’abord à Nîmes où je représentais le député Fabrice Verdier, puis à Vauvert, en tant que conseillère municipale. C’est lors de sa séance du 8 novembre 2012 que le Sénat a adopté la proposition de Loi votée par l’Assemblée nationale le 22 janvier 2002 (10 ans après...) relative à la reconnaissance du 19 Mars, à l’instar du 11 Novembre 1918 et du 8 Mai 1945. Ainsi, la Loi n° 2012-1361 du 6 décembre 2012 a été publiée au Journal Officiel le 7 décembre 2012.
Cette date devient, au même titre que le 8 mai 1945 ou le 11 novembre 1918 une date officielle dans le calendrier républicain. La polémique n’en finit plus du côté des anti : L’UMP et le FN continuent à nier cette date, ce qui conduit à des comportements anti-républicains comme celui de Jean-Paul Fournier, sénateur-maire de Nîmes refusant de participer à la cérémonie, ou celui du FN qui perturbe honteusement la cérémonie de Carcassonne. Personne ne nie les assassinats qui se sont déroulés après le 19 mars, personne ne méconnaît le sort réservé aux harkis en Algérie ou aux pied-noirs. Quant aux harkis ayant choisi la France, ils n’ont pas eu droit à la considération qu’ils méritaient de la part de notre pays.
La date du 19 mars n’efface pas tout cela. La vérité de cette guerre, dans sa complexité et son horreur, est dans les mains des historiens. Il faut que certains finissent par accepter que le "bon vieux temps de la colonisation" c’est fini. Je pense bien sûr aux nostalgiques de l’OAS que l’on retrouve nombreux dans les rangs du FN. 51 ans après, ne serait-il pas temps de faire taire les rancoeurs, d’enfouir les haines au profit d’un regard lucide et sans concession sur ce pan de notre histoire contemporaine ? 51 ans après ce drame, il serait temps de faire la paix.
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